Les Cobatystes au coeur
de la lutte contre
le réchauffement climatique

La notion de climat est connue par tous. Elle renvoie à l’ensemble des éléments (température, composition, vent, précipitations…) qui caractérisent l’état moyen de l’atmosphère. Le climat se définit à partir de statistiques sur une longue période, habituellement 30 ans. On compte cinq principaux composants du système climatique mondial. Deux sont plutôt bien connus : l’atmosphère et les surfaces continentales. La criosphère, c’est-à-dire l’ensemble des glaces terrestres et marines, des manteaux neigeux, garde encore ses secrets. Les deux derniers : l’hydrosphère (océans, lacs et rivières, nappes d’eau souterraines) et la biosphère (tous les organismes vivants sur terre, dans l’air et sous les eaux) conservent de grandes parts d’inconnus et pas seulement pour l’infiniment petit. Le climat que nous connaissons aujourd’hui est surtout le fruit d’un léger déséquilibre entre l’énergie que nous recevons du soleil et celle qui est réémise vers l’espace. Ce déséquilibre est lié à l’effet de serre naturel créé par l’atmosphère. Il a permis le développement de la vie sur terre.

Si nous étudions le climat aujourd’hui, c’est parce que les activités humaines, depuis 1850, provoquent un effet de serre additionnel. Il est rapide, suscite un réchauffement global de la Planète et une perturbation du cycle de l’eau. En effet, depuis cette date, nous consommons sans cesse davantage de pétrole, de gaz et de charbon, extrayons de plus en plus de matériaux et émettons des quantités d’oxyde de carbone (CO2) et autre gaz à effet de serre (GES), destructrices de notre climat. Les scientifiques du monde entier, regroupés au sein du GIEC, une organisation maintenant connue de tous, sont unanimes pour confirmer :
• que le réchauffement climatique et la perturbation du cycle de l’eau sont dûs à 100% aux activités humaines émettrices de CO2 et de GES ;
• que l’ampleur des changements actuels n’avait pas été observé depuis des siècles, voire des milliers d’années, et que le réchauffement climatique se poursuivra au moins jusqu’en 2050 ;
• que plusieurs scénarios d’avenirs climatiques sont possibles ;
• qu’il ne dépend que de notre capacité à agir ensemble, à réduire fortement et très rapidement les GES pour limiter ce réchauffement global à 2 °C. Oui, une diminution rapide et brutale des GES peut conduire rapidement à un climat plus stable et à une meilleure qualité de l’air.

Nous avons donc des raisons d’être optimistes car, après presqu’un demi-siècle d’inactions, l’urgence de la situation provoque une belle mobilisation de la jeunesse, des politiques et en particulier des législateurs français et européens, des entrepreneurs (dont les Cobatystes) et des citoyens.

Le GIEC donne des solutions. C’est à nous de les découvrir, de nous les approprier, de les mettre en œuvre. Et ce le plus vite possible. Jean Jouzel, ancien rapporteur du GIEC et très grand scientifique français reconnu dans le monde entier pour ses travaux sur le climat, nous prévient : « Chaque action compte, chaque année compte, chaque dixième de degré compte ».

Pour agir dans cette lutte contre le chaos climatique, nous Cobatystes devons franchir plusieurs étapes, selon notre niveau de mobilisation initial.

Première étape : la sensibilisation. Élargir, ordonner et mettre en cohérence nos connaissances. Plutôt que de lire les 2 000 pages du 6ème rapport du GIEC paru en 2023, même s’il existe un résumé de 30 pages pour les décideurs, nous vous proposons de construire ensemble notre propre « Fresque du Climat ». Il s’agit d’un jeu d’intelligence collective basé sur les données scientifiques des rapports du GIEC et qui permet d’avoir une vision partagée, nationale et internationale, des causes et des conséquences du dérèglement climatique avec ses deux composantes : réchauffement et perturbation du cycle de l’eau.

Pour les architectes et urbanistes, pour les constructeurs que nous sommes, la Fresque du Climat montre les enjeux présents et à venir qui nous concernent déjà :
• d’une part, elle montre les grandes vagues de chaleur, la surchauffe des villes, la rétractation des sols, la raréfaction de l’eau et des matériaux, la diminution des surfaces disponibles pour construire ;
• d’autre part, elle donne une vision globale qui nous oblige à voir l’Acte de construire autrement et à nous poser ces questions. Doit-on rendre l’architecture et l’urbanisme existantes résilientes ? Comment modifier nos modes d’habiter et de concevoir ? Pour quels besoins vitaux ? Quelle forme d’habitats ou de lieux de travail répond aux nouveaux enjeux ? Quel est le nouveau vernaculaire de l’architecture ? Comment, dans chaque projet, laisser une place visible à un sol vivant ? Travailler ensemble ces questions va nous permettre non seulement d’avoir des réponses techniques aux enjeux climatiques, mais également une réponse de l’ordre du partage et de l’écoute pour comprendre ce qui façonne le monde d’aujourd’hui et de demain. Et comment y être heureux.

Aujourd’hui, ce qui donne un sens à nos vies de Cobatystes, c’est notre couple et notre famille, notre travail et notre entreprise, nos amis et, de façon un peu moins prégnante, nos passions, les loisirs et sports que nous aimons pratiquer. Mais si l’on ajoute aux trois premiers termes un engagement pour la Planète, la vie devient encore plus belle. Certes, imaginer une nouvelle vie bas-carbone demande de réels efforts, personnels et collectifs, mais les nouvelles habitudes sont sources de légèreté, de cohérence, de fierté et créent de nouvelles rencontres, lumineuses.

Pour imaginer une nouvelle vie, une porte d’entrée universelle est ouverte par les Objectifs de Développement Durable (ODD). Définis par l’ONU et adoptés par les États membres en septembre 2015, au-delà de la seule lutte contre le chaos climatique et la disparition de la biodiversité, les 17 ODD sont un véritable plan d’action pour que tous les pays, sans exception, puissent prospérer en protégeant la Planète et vivre en paix. Cinq d’entre eux interpellent particulièrement celles et ceux qui sont impliqués dans l’Acte de Construire : les 6, 7, 11, 12 et 15. La prise en compte de quelques ODD dans nos entreprises, l’application sans attendre de nouvelles lois ou recommandations françaises ou européennes, l’expertise et le réseau des Cobatystes nous donnent des axes forts pour initier des changements visibles et durables.

A un moment clé de notre histoire où le risque de découragement des scientifiques est bien réel et les poussent même à la désobéissance civile, où la jeunesse nous crie son anxiété et nous montre de nouvelles voies, les Cobatystes ont de belles actions à mener. Il est réellement urgent de jouer à la Fresque du Climat, d’échanger sur nos expériences et d’inventer des vies et des modes de construction bas carbone.

La Fresque du Climat ou
quand le jeu pousse à l’action 

Créée il y a cinq ans par Cédric Ringenbach, un ingénieur français passionné par la question du climat et voulant rendre accessible les rapports scientifiques, la Fresque du Climat existe aujourd’hui dans 156 pays où 69 000 animateurs ont sensibilisé plus de 1 480 000 participants. 

Rédacteur
François-Marie Larrouturou - Cobaty Saint-Etienne

Réalisé par la Commission "Actions Fédérales"