Dans le cadre de la préparation du « Livre Blanc de Cobaty » sur « La Ville 4D » (Durable, Dense, Diverse, Désirable), Cobaty est particulièrement heureux - et fier - de publier un entretien exclusif avec le Professeur Carlos Moreno, créateur du concept de la « ville du quart d’heure ». Chercheur mondialement connu et reconnu, Carlos Moreno apporte en permanence un regard innovant sur les enjeux auxquels sont confrontés les villes, métropoles et territoires au XXIème. Tous les Cobatystes remercient Carlos Moreno d’avoir accepté de développer ses réflexions dans cet entretien.
Comment et pourquoi avez-vous créé en 2016 le concept de la « ville du quart d’heure »,
concept maintenant connu dans le monde entier ?
Carlos Moreno
Spécialisé dans le contrôle intelligent des systèmes complexes, je me suis intéressé à l’organisation des villes à travers leur enchevêtrement d’enjeux, d’acteurs et de risques. Mes réflexions ont évolué conjointement avec la prise de conscience mondiale de la crise climatique pour aboutir au concept de « ville du quart d’heure ». J’ai d’abord travaillé sur le concept de « smart cities » dans les années 2000. Non convaincu par cette promesse de « ville intelligente » technologique, froide et énergivore, j’ai proposé une alternative humaine et vivable, la « ville intelligente humaine » (2012). Ces réflexions et recherches m’ont amené à comprendre le rôle clé de la transformation urbaine dans la transition vers un monde vivable et durable : les villes représentent 78% de la consommation mondiale d’énergie et produisent plus de 60% des émissions de gaz à effet de serre (GES) alors qu’elles ne couvrent que 2% de la surface de la Terre (ONU-Habitat). J’ai aussi observé que l’impact négatif des villes modernes ne concerne pas uniquement les biosystèmes, la biodiversité et le changement climatique, mais également leurs habitants en raison de modes de vie qui les stressent, les dépriment, les fatiguent... Face à ces constats, j’ai élaboré le concept de « ville du quart d’heure » en 2016 comme une nouvelle approche urbaine durable et désirable, basée sur la proximité. Ce concept consiste à permettre à chaque habitant de satisfaire ses besoins essentiels en courtes distances et en mobilités douces en partant de son domicile. Six fonctions sociales essentielles du quotidien sont prises en compte : se loger, travailler, accéder aux soins, s’approvisionner, apprendre et s’épanouir. L’objectif majeur de la « ville du quart d’heure » est d’améliorer la qualité de vie des habitants en répondant à ces trois priorités à l’horizon 2050 : le défi écologique, le défi économique et l’impact social.
Non convaincu par la promesse de « ville intelligente » technologique, froide et énergivore, j’ai proposé une alternative humaine et vivable : la « ville intelligente humaine »
Ce concept peut-il s’appliquer à toutes les villes du monde ?
Ou certaines sont-elles plus facilement adaptables ?
C.M. - Le concept de la « ville du quart d’heure » concentre des objectifs qui peuvent être recherchés dans toutes les villes du monde : la mise en œuvre d’une proximité heureuse, la décarbonation des modes de transports et le développement des mobilités actives, le soutien à l’économie de proximité, l’aménagement d’espaces publics qualitatifs sécurisés et végétalisés. Ce n’est pas un modèle unique qui serait calqué sur le plan d’une ville. Chaque ville détermine quels sont ses objectifs et comment ils se déclinent en actions. Il y aujourd’hui de très nombreuses appellations faisant référence à l’implémentation spécifique de ce concept : ville de x-minutes, territoire de x-minutes, ville complète, quartiers vitaux. Chaque ville ou territoire définit les modalités spécifiques de sa mise en place. J’observe dans le monde entier un intérêt certain pour ce concept. En Amérique Latine, en Europe, en Asie, aux Etats Unis, nous engageons des travaux avec des élus au regard de leur intérêt pour la « ville du quart d’heure ». L’urgence de la transformation des villes et des modes de vie a bien été entendue, et je suis ravi que le concept de « ville du quart d’heure » soit le cadre d’une démarche privilégiée par de nombreuses villes pour améliorer leur organisation urbaine, pour la Planète et leurs habitants.
Les territoires urbains sont aujourd’hui pris en tenaille par les défis du siècle et doivent se réinventer de toute urgence. En quoi la« ville du quart d’heure » peut-elle y contribuer ?
C.M. - Nous devons en effet faire face collectivement à des défis à l’échelle planétaire, parmi lesquels certains sont étroitement liés à l’organisation des territoires urbains. Nous pouvons citer la croissance démographique, l’urbanisation rapide, le changement climatique, la congestion routière, la pollution atmosphérique, la perte de biodiversité, l’exclusion sociale et la fracture territoriale. Ces défis interconnectés nécessitent des solutions novatrices et durables pour garantir la qualité de vie des habitants et assurer la pérennité des villes. La « ville du quart d’heure » constitue une sorte de réponse pertinente à ces enjeux, notamment grâce à son approche holistique. En favorisant la proximité et la diversité des services à l’échelle locale, la «ville du quart d’heure» permet de réduire la dépendance à la voiture individuelle, limitant ainsi les émissions de GES et la congestion routière. En encourageant les déplacements à pied, à vélo ou en transports en commun, elle contribue à améliorer la qualité de l’air et à promouvoir un mode de vie plus actif et plus sain.
De plus, en rapprochant les lieux de vie, de travail, d’éducation, de santé et de loisirs, la « ville du quart d’heure » favorise la mixité sociale et la cohésion sociale. Elle permet également de revitaliser les quartiers en renforçant les commerces de proximité et en valorisant les espaces publics. Ce sont des modes de vie bas carbone et plus responsables, en faveur de l’activité économique locale qui sont facilités par le modèle urbain de la « ville du quart d’heure ». Enfin, en rendant les services essentiels accessibles à tous, elle contribue à réduire les inégalités sociales et à favoriser l’inclusion urbaine. La « ville du quart d’heure » promeut également une forme d’urbanisation rationnelle qui vise à optimiser l’espace urbain et l’utilisation des infrastructures existantes en concentrant les activités et habitations dans des zones déjà urbanisées. Elle permet une meilleure gestion des ressources et la préservation des écosystèmes naturels végétalisés. Cette approche intégrée et holistique représente un véritable changement de paradigme dans la manière dont nous concevons et gérons nos territoires urbains, en plaçant le bien-être des citoyens et la préservation de l’environnement au cœur de nos préoccupations.
L’impact négatif des villes modernes ne concerne pas uniquement les biosystèmes, la biodiversité et le changement climatique, mais également leurs habitants en raison de modes de vie qui les stressent, les dépriment, les fatiguent
Ce mot de « quart d’heure » n’est-il pas davantage le symbole d’un nouveau
chrono-urbanisme qu’une stricte réalité ? En quelque sorte ne s’agit-il pas de
mettre la proximité heureuse au cœur de l’urbain ?
C.M. - La proximité permet de réinventer le rapport au temps pour mieux vivre en ville : la « ville du quart d’heure » est une réappropriation à la fois du temps et de l’espace. L’hyper-proximité est un levier considérable d’amélioration de la qualité de vie. C’est pourquoi j’utilise le terme de « proximité heureuse ». Pour la mettre en œuvre, je suis convaincu que des efforts doivent être faits pour intégrer davantage le temps dans l’aménagement des villes. Cela passe par le chrono-urbanisme (intégrer la dimension temporelle dans l’aménagement urbain, pour combiner les lieux, les mouvements et le temps, soit le cadre bâti, les flux et les emplois du temps), la chronotopie (l’évolution de l’usage d’un lieu en fonction du facteur temps) mais ne doit surtout pas oublier de créer les conditions de la topophilie (attachement au lieu).
Cette approche intégrée et holistique représente un véritable changement de paradigme dans la manière dont nous concevons et gérons nos territoires urbains, en plaçant le bien-être des citoyens et la préservation de l’environnement au cœur de nos préoccupations
La pandémie mondiale du Covid-19 et ses restrictions de déplacement ont-elles servi d’accélérateur au développement de ce concept ?
C.M. – C’est vrai, la crise du Covid-19 a eu un effet d’accélération sur le développement et la reconnaissance mondiale du concept de « ville du quart d’heure ». Outre les problèmes sanitaires, le Covid-19 a mis en lumière bon nombre de disfonctionnements sociétaux et cela dans le monde entier. Les villes et leurs habitants ont été confrontés aux mêmes problèmes, aux contraintes d’une vie de proximité confinée qui n’était pas toujours satisfaisantes et ont tous dû se réinventer en une période très courte. Cette crise a mis en évidence les disparités en matière de ressources et d’infrastructures entre les quartiers, exacerbant ainsi les inégalités. Elle a également mis à nu les vulnérabilités de nos environnements urbains, démontrant un manque évident de résilience face à des chocs profonds. Simultanément, l’arrêt des activités humaines a eu un impact positif sur la nature, la biodiversité et la vie sauvage. Cette observation a permis de reconnaître et de prendre conscience à quel point nos habitudes et nos modes de vie dégradent les écosystèmes naturels. Le Covid-19 a suscité l’envie d’un changement, pour des sociétés et des villes plus heureuses. Tout le monde parlait du « monde d’après » : quelque chose devait changer. C’est dans ce contexte que le concept de « ville de 15 minutes » est apparu comme une solution souhaitable, pour une proximité durable, saine et heureuse. Alors que la pandémie frappait le monde, la coalition du C40 Cities (réseau des principales villes du monde unies dans l’action pour faire face à la crise climatique) a reconnu l’importance du concept de « ville de 15 minutes » pour améliorer la résilience des villes dans la sortie de crise.
Après cela, la reconnaissance du concept et de son utilité s’est poursuivie :
• l’ONU-Habitat l’a présenté comme un élément essentiel du « Rapport 2022 sur les villes du monde » et a décerné le « Parchemin d’honneur » 2022 à la « ville de 15 minutes » ;
• l’Association des Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU) l’a intégrée dans son « Pacte pour l’avenir de l’humanité » en 2022 ;
• L’IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change) l’a évoquée en tant que voie possible pour faire face à la crise environnementale dans les villes par son approche systémique ;
• L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) l’a soutenue pour promouvoir un mode de vie sain grâce à la mobilité active et à une faible pollution de l’air. La pandémie a créé un tournant positif dans la mobilisation des institutions internationales des villes, des élus et des citoyens pour la transformation des villes.
“ Pour mettre en œuvre la « proximité heureuse », je suis convaincu que des efforts doivent être faits pour intégrer davantage le temps dans l’aménagement des villes “
Vous parlez également maintenant du territoire de la « demi-heure ».
Pourquoi cette extension de la ville au territoire ?
C.M. - L’extension de la vision urbaine du quart d’heure vers celle de la demi-heure est une évolution naturelle qui répond à la nécessité de prendre en compte l’ensemble des territoires dans une transformation urbaine durable. Si la « ville du quart d’heure» est appropriée pour les territoires denses comme dans les grandes métropoles, le « territoire de la demi-heure » est adapté à des zones moins denses. Dans ces territoires, un périmètre trop court n’est pas pertinent car il n’y a pas assez de demandes pour les commerces ou services. L’échelle de la moyenne distance est plus raisonnable mais demande toutefois des ajustements spécifiques pour susciter le recours aux transports en communs ou aux mobilités douces. L’extension de la « ville du quart d’heure » à celle de la « demi-heure » permet de mieux intégrer les dynamiques régionales dans la planification urbaine pour favoriser un aménagement du territoire plus durable et résilient.
Avec le mouvement de relocalisation des industries sur nos territoires, une nouvelle économie de la proximité n’est-elle pas en train de naître ?
C.M. - Ce mouvement de relocalisation des activités industrielles est intéressant car il rend compte de la prise de conscience de la nécessité de changer de modèle économique. Les motivations de la réindustrialisation des territoires sont proches de celles de la « ville du quart d’heure » : favoriser la résilience économique, accroître la durabilité environnementale, redynamiser les économies locales et créer des emplois locaux. C’est une belle opportunité pour repenser nos modes de production et nos modes de consommation. C’est également un moyen de développer des emplois de proximité. Rappelons tout de même que les productions industrielles ne sont pas forcément des consommations quotidiennes : produire en proximité ne signifie pas toujours consommer/vendre en proximité. Nous avons proposé une approche originale dans le cadre de nos travaux, en convergence avec celle proposée par le Prix Nobel d’économie Paul Krugman en 2008 : « La Nouvelle Économie Géographique (NEG) ». Nous l’appelons « La Nouvelle Économie Géographique de la Proximité Durable ». Nos villes sont aujourd’hui confrontées à un triple défi : écologique, mais aussi économique et social. Dans la revue « Nature» du 17 avril 2024, une équipe de chercheurs de Potsdam (Allemagne), de l’Institute for the Climate Impact Research, a estimé le coût annuel du changement climatique à 39 000 trilliards de dollars par an et la perte économique mondiale en termes de chiffre d’affaires à -19%. Concrètement, Dubaï, qui a accueilli récemment la COP28, a été inondée, Acapulco a été détruite et le coût de la reconstruction s’élève à 3,5 milliards de dollars. La crise de l’eau sévit dans de nombreux pays et villes du monde et l’Asie connaît actuellement des vagues de chaleur qui obligent les entreprises à fermer. Face à la courbe continue du réchauffement climatique, nous avons un besoin urgent de prosilience, une résilience active pour non seulement réduire notre empreinte CO2 mais aussi de continuer à développer une économie plus locale, un nouveau modèle économique avec plus d’emplois et de lieux de vie avec plus d’interactions sociales : c’est le sens de ma proposition pour une « proximité heureuse », une approche stratégique de la résilience pour nos villes. Je parle donc d’une nouvelle économie géographique de proximité durable.
L’extension de la « ville du quart d’heure » à celle de la « demi-heure » permet de mieux intégrer les dynamiques régionales dans la planification urbaine pour favoriser un aménagement du territoire plus durable et résilient
La mobilité a toujours été un formidable facteur de progrès pour l’humanité.
Mais comment passer d’une mobilité contrainte à une mobilité choisie ?
C.M. - C’est un fait, les mobilités ont permis le développement des activités, la croissance économique et le progrès de nos sociétés humaines. Toutefois, nous sommes arrivés à un extrême où nous allons toujours plus loin, toujours plus vite, en polluant toujours plus. Nous sommes arrivés à un extrême où passer du temps dans les transports est devenu indispensable pour aller au travail, aller faire du sport, chercher les enfants à l’école, faire ses courses… si bien que nos journées ne sont que des longs temps de transports parmi lesquels se glissent des moments de vie. Nous arrivons également à une question comportementale où même pour des trajets courts, inférieurs à 6 km par exemple, le réflexe est de les faire en voiture. (« Enquêtes Mobilité »). Pour moi, passer à une mobilité choisie porte sur plusieurs aspects. • Pouvoir réduire son temps de trajet quotidien pour ne plus avoir le sentiment de perdre du temps en déplacements. • Pouvoir choisir son mode de transport, idéalement en transport en commun, vélo ou à pied. • Décider et avoir le choix de faire des déplacements plus longs si on le souhaite, pour des buts précis : partir en vacances, aller découvrir un nouveau lieu… La possibilité de faire ces choix est étroitement liée au cadre et à l’environnement dans lequel les individus évoluent. La « ville du quart d’heure » répond en partie à la modification du cadre urbain, rendant possible de choisir d’autres modes de transports par l’aménagement et la réduction des distances. Elle doit être complétée par d’autres évolutions, comme les pratiques professionnelles (télétravail), les représentations sociales (survalo- risation de la voiture) et par une sensibilisation et une éducation des citoyens aux enjeux de la mobilité durable.
Passer du temps dans les transports est devenu indispensable pour aller au travail, faire du sport, chercher les enfants à l’école, faire ses courses… Si bien que nos journées ne sont que des longs temps de transports parmi lesquels se glissent des moments de vie
Que répondez-vous à vos détracteurs, à ceux qui vous traitent d’utopiste et
de « doux rêveur » ?
C.M. - À mes détracteurs, je réponds que l’innovation et la transformation urbaine ne sont pas des chimères, mais des impératifs nécessaires pour répondre aux défis complexes de notre époque. Certes, certains peuvent qualifier ma vision de l’urbanisme durable et de la « ville du quart d’heure » d’utopiste ou de rêverie douce, mais je les invite à considérer les preuves tangibles de son efficacité dans de nombreuses villes à travers le monde. L’exemple de la ville de Paris est parlant : la fréquentation des pistes cyclables a doublé en un an, de 2022 à 2023, et il y a désormais davantage de vélos que d’autos aux heures de pointe ! La capitale a également été classée deuxième ville la plus agréable à vivre en Europe par le cabinet canadien Resonance Consultancy (2024). Aujourd’hui, la cartographie mondiale de la proximité heureuse que nous portons est visible à travers l’Observatoire Mondiale de la Proximité Durable que nous avons créé avec ONU-Habitat, le C40 et CGLU. Le portail « 15-Minute City Initiative Explorer » recense les actions qui sont mises en place dans les cinq Continents et c’est du concret. Mon nouveau livre en anglais publié le 7 mai (Wiley) fait également le point sur le concept - histoire, sources d’inspiration et genèse - ainsi qu’un tour du monde dans des villes de toutes tailles. La préface signée par le grand urbaniste danois Jan Gehl et la postface par Martha Thorne, durant plus de 20 ans directrice exécutive du Pritzker Prize (dit le Prix Nobel d’architecture) sont éloquents sur l’impact de ce concept dans le monde. De même, le verbatim avec 31 témoignages des plus grandes personnalités mondiales de l’urbanisme, architecture et éco-système des villes, va dans le même sens. Par ailleurs, l’impressionnant accueil par les lecteurs dans le monde entier illustre aussi l’engouement pour cette approche. En Europe, le programme de recherche et innovation « Driving Urban Transitions - DUT » offre chaque année depuis 2022 un appel à projets sur « la ville du quart d’heure » pour les villes et éco-systèmes et est un vrai succès. La récente publication du programme DUT recensant en Europe 100 cas d’applications montre que nous n’en sommes plus au concept mais à ses implémentations. L’optimisme et l’audace sont des moteurs essentiels du progrès. Ce concept est maintenant une ligne de recherche et d’innovation à part entière dans le monde et un éco-système international a vu le jour pour le porter, le développer, l’approfondir et agir pour imaginer un avenir meilleur et des villes où les individus auront plaisir à vivre.
Ce concept est maintenant une ligne de recherche et d’innovation à part entière dans le monde et un éco-système international a vu le jour pour le porter, le développer, l’approfondir et agir pour imaginer un avenir meilleur et des villes où les individus auront plaisir à vivre
Cobaty va publier un « Livre Blanc » sur « La ville 4D », D pour Durable, Dense, Diverse, Désirable. Brièvement, pouvez-vous nous dire ce qu’évoquent pour vous ces quatre mots ?
C.M. - Ces quatre qualificatifs doivent être recherchés dans la transformation des villes pour demain. Et cela dès aujourd’hui. « Durable » car respectant les équilibres écologiques, économiques et sociaux, en privilégiant des pratiques respectueuses de l’environnement et des ressources. « Durable » également, car en capacité de se maintenir dans le temps et de favoriser le maintien de la vie humaine sur Terre. « Dense » car favorisant la mutualisation des activités et des habitations dans les espaces urbains permettant ainsi l’efficacité des infrastructures et la réduction de l’étalement urbain. « Diverse » car reconnaissant l’importance de la mixité sociale, fonctionnelle et culturelle. Cette mixité permettant des environnements dynamiques et inclusifs qui reflètent la diversité de leurs habitants. « Désirable », un qualificatif indispensable car c’est le principal but à rechercher à travers tous les autres : une qualité de vie agréable, une attractivité grâce à des espaces publics conviviaux, des infrastructures de qualité et un environnement urbain propice au bien-être et à l’épanouissement des individus.
Plutôt que de rejeter les idées novatrices sous prétexte qu’elles semblent idéalistes, je préfère renforcer mon engagement pour imaginer un avenir meilleur et des villes où les individus auront plaisir à vivre